Nous avons la chance de vivre la fin d’une époque et, surtout, de pouvoir inventer celle qui arrive. La crise du climat, la nouvelle donne énergétique, les crises agricoles et hydriques, les révolutions technologiques, le brassage sans précédent des populations et l’interdépendance des économies bouleversent notre monde.
Toutes choses égales par ailleurs, d’autres cultures ont déjà traversé de telles bouleversement. C’est le cas de la culture chinoise, pendant les « Royaumes Combattants » (Zhan Guo *, en vignette), du 5e siècle avant notre ère à -221, quand Qin Shi Huang Di, a réunifié la Chine.
Les parallèles avec notre époque sont frappants ! Le pouvoir politique (la dynastie des Zhou) s’affaiblit déjà depuis 3 siècles quand progressivement le pays se retrouve morcelé entre des principautés toujours plus puissantes. Mais c’est aussi une époque d’innovation et de mutations. La révolution technologique du fer va révolutionner l’agriculture. Les rendements plus importants vont permettre un boom démographique et l’émergence d’une nouvelle économie. Le fer sert aux charrues, mais aussi aux armes. Là aussi une nouvelle façon de se battre, et des stratégies innovantes vont voir le jour et bouleverser les équilibres géostratégiques.
Ces temps de mutations vont réactualiser les termes du contrat social. Les philosophes de ce temps vont proposer une nouvelle place de l’Homme dans la société. Cette pensée chinoise qui propose une conduite humaine pour des temps troublés est d’une actualité évidente et particulièrement fertile pour guider les « hommes d’action d’aujourd’hui », c’est-à-dire les salariés, les managers, les dirigeants à trouver les postures d’efficacité, de droiture et d’humanisme adaptées et aussi de confiance en l’avenir.
* en caractères non simplifiés 戰國. Prononciation respectivement aux 3e et 2e tons : zhàn guó.